« Gastibelza, l’homme à la carabine chantait ainsi: … »
Ainsi débute le poème intitulé « Guitare » tiré du recueil (Les Rayons et les Ombres) écrit après 1830 par Victor Hugo et publié en 1840. Ce dernier nous fait entendre la chanson de ce brigand, éperdument amoureux de la belle Doña Sabine. Cette passion le mènera à la folie lorsqu’il se rend compte que Sabine, par sa vénalité, vend sa beauté de colombe, pour l’anneau d’or du comte de Saldagne.
Dans « En voyage, chapitre Alpes et Pyrénées, Biarritz », Victor Hugo raconte comment il rencontra à Biarritz, en juillet 1843, une belle jeune fille qui nageait vêtue d’une chemise blanche et d’un court jupon et qui chantait les premiers vers de son poème. En l’apercevant, elle sortit à moitié de l’eau et se mit à chanter sa seconde stance, et, voyant qu’il l’écoutait, elle lui dit en souriant dans un jargon mêlé de français et d’espagnol:
— Señor Estrangero, conoce Usted cette chanson?
— Je crois que oui, dis Hugo. Un peu.
Puis il écrit: « Est-ce que vous ne trouvez pas dans ceci je ne sais quel air d’Ulysse écoutant la sirène? » (Faisant référence à L’Odyssé d’Homère, chant XII ).
Le poème « guitare » fut très rapidement mis en musique par de nombreux artistes talentueux, parmi lesquels Georges Brassens sous le titre « Gastibelza ».
La guitare présentée ici est en adéquation avec ce poème, cette histoire, et surtout avec Gastibelza. Le choix des bois à utiliser est apparu comme une évidence, les crosses des armes étant bien souvent fabriquées en noyer, il devenait logique d’utiliser cette essence. L’Ebène aussi, à toute son importance, qui rappelle le côté sombre du personnage. D’ailleurs, « Gastibelza » proviendrait du Basque « Gaste » signifiant « jeune homme » et « Beltz » noir, et l’on sait que Hugo s’intéressait beaucoup à cette langue. On y trouve des mots comme: Egun beltza (la journée noire), Magia beltza (la magie noire) …, ou encore Akerbeltz, une divinité maléfique dans la mythologie basque.
Dans la 8ème strophe du poème, on y lit; « Quand je voyais cette enfant, moi le pâtre De ce canton, … » Cela rappelle Pan, le « Dieu des pâtres » dans la mythologie grecque, et qui a de nombreuses similitudes avec Akerbeltz.
Concernant la rosace, l’idée était de rappeler la gravure sur armes, qui dans la plupart des cas représente des feuilles d’acanthe.
La filèterie quand à elle symbolise la culture grecque.
Enfin, Gastibelza étant lui même guitariste, cette guitare lui est dédié.
Modèle: CCA Gastibelza
Format: Favino « Georges Brassens »
Table: Epicéa
Barrages: En éventail
Fond/éclisses: Noyer
Manche: Noyer
Diapason: 650mm
Touche: Ebène de Macassar, radius 16″
Rosace: Nacre, ornementation style feuilles d’acanthe
Filèterie: Style grec « Méandre », érable/érable teinté noir/bordure en ébène
Placage de tête: Avant Ebène/Arrière Loupe de noyer
Largeur sillet tête: 46mm
Sillets: Tête Ebène/Chevalet os
Chevalet: Ebène de Macassar
Cordier: Artisanal, laiton
Cordes: Argentines Savarez 11-46
Variante:
Voici une CCA Gastibelza similaire à celle décrite plus haut, mais avec des choix esthétiques différents. La rosace est constituée d’incrustations de nacre, de loupe de noyer, et d’érable ondé. La filèterie reste sobre, et du Wengé est utilisé pour les filets de bordure et le placage de tête. Manche multiplis Noyer/Erable/Ebène. Cordier DB custom. Mécaniques Schaller GrandTune. Micro Ischell J48C inside.